Témoignages & décisions de justice

Témoignages

Le Comité national contre le bizutage garantit l’anonymat quand celui-ci est demandé. En conséquence, tout ce qui aurait permis une identification a été supprimé ou modifié.

Classe prépa

« On a demandé de se déshabiller, de montrer ses fesses, un deuxième année s’est positionné au-dessus d’une première année, de boire un ou plusieurs verres de vin, des photos ont été prises. Dans le parc, humiliation collective : main entre les jambes et farine… Un jeune qui avait refusé d’aller à la soirée a été victime de moquerie sur les réseaux sociaux. »

Lycée sport-études

« On leur demande alors de se mettre en cercle… et là ils subissent des claques à vau-l’eau, la scène est filmée, on y voit la violence de certaines claques… »

École de commerce

« Lors du WEI de cette association on m’a fait boire une bouteille de « vodka ? » après je ne sais plus ce qu’il s’est passé ».

Lycée, témoignage d’un passant

« Des jeunes gens attachés par la jambe l’un à l’autre, par couples, une fille et un garçon, mollets nus, liés serrés par du ruban adhésif, sur le visage desquels on écrit, que l’on contraint à s’agenouiller, à qui on pose une question difficile à laquelle ils ne peuvent répondre et qu’on « sanctionne » en leur déversant abondamment sur les cheveux et sur le corps, farine, œufs, huile, sauce tomate etc., tout cela sur la voie publique et devant des touristes interloqués. »

École

« …J’ai dû croquer un poisson mort, pourri. Il y a eu une soirée, il y a eu beaucoup d’alcool… Des garçons sont entrés dans ma chambre et m’ont obligé à boire quelque chose, je n’ai aucun souvenir jusqu’au lendemain matin. Des photos ont été prises et montrées dans l’école. J’en ai pris plein la figure, j’ai été traitée de pute. »

Sport

« Il y a deux mineurs dans le groupe. Ils ont été tondus par les anciens (majeurs) et on leur a fait des signes sur le corps et la tête. Au restaurant on les a obligés à retirer leurs casquettes pour montrer leur état. Sur Facebook on les voit nus dans le gymnase en train de ramper sur le sol. »

Propriétaire d’un gîte

« La réservation avait  été faite pour un anniversaire. Il s’agissait en fait d’un WEI.
2 voitures avec des « anciens » 8 personnes sont arrivées vers 21h30. Les numéros d’immatriculation des véhicules ont été relevés.
Lors de l’état des lieux ils ont dit : « si il y a de la casse vous facturerez ».
Les jeunes sont arrivés en car après minuit. Ils avaient pris la route vers 19h30.
50 à 60 jeunes dont des nouveaux avec lesquels il n’a été possible d’avoir aucun contact car ils étaient bloqués par les anciens.  On ne les a pas vus du WE, on les a découverts lors du départ.
Les nouveaux ont été empêchés de dormir du vendredi soir au dimanche soir.
Je n’ai pas pu dormir du WE: alarme incendie qui se déclenche, plombs sautés…
Il y a eu beaucoup d’alcool. Dans les poubelles on a retrouvé beaucoup de bouteilles d’alcool et des entonnoirs. Il y avait aussi des couches culottes et des sucettes, un gourdin en plastique, de nombreuses cartouches de gaz pour appareil à chantilly.
Des menaces ont été proférées à l’encontre du propriétaire du gîte et du vandalisme a été constaté : fil du réfrigérateur coupé.»

Université Médecine

« Enfin, certains étaient déguisés en noir, comme vêtus de combinaisons moulantes, une fille en combinaison a parcouru l’amphi à 4 pattes, tenue en laisse par un garçon, de façon soumise ».

École

« Il y a eu un WEI… Dans l’un des cars ont a demandé aux filles d’enlever leur soutien-gorge et dans l’autre de se mettre seins nus, il y a eu des chants obscènes et des garçons ont montré leurs fesses. Il y avait beaucoup d’alcool… Les filles ont eu les yeux bandés et ont dû lécher le corps des garçons enduit de crème. »

École

« J’ai été victime d’un bizutage forcé à l’âge de 18 ans avec scotchage, mise à nu, produit dans l’orifice anal, etc.
Après 12 ans, c’est long je sais, mais je souhaiterais que cette affaire soit réglée pour moi et ma famille. Je voudrais avoir des renseignements sur les méthodes a suivre pour que justice soit faite.
Merci d’avance. »

Chauffeur de car

« J’ai vu l’article sur le bizutage hier et j’ai décidé de vous appeler… La moitié des soutes sont chargées de jerricans d’alcool. Le pire ce sont les filles ivres ou droguées qui sont abusées sexuellement : tournantes… À 5 heures du matin ils ne tiennent déjà plus debout, on met des sacs poubelles sur les sièges. On frôle souvent l’incident, c’est très tendu, on a peur de prendre un coup. Aucune règle de sécurité n’est respectée.
Le dimanche soir ils reprennent leurs véhicules restés sur le parking de l’établissement complètement ivres.
Les chauffeurs de cars se taisent par peur de perdre leur emploi. »

Université Médecine

« Elle fut notamment obligée de se déshabiller devant tous ses camarades, pendant que les bizuteurs filmaient. Elle souhaiterait vivement récupérer la cassette de son bizutage, car elle se demande si elle figure dessus et cela la tourmente encore des années après. Comment récupérer un exemplaire de cette vidéo ? »

Décisions de justice

Ce ne sont que quelques exemples et les faits ne sont pas toujours qualifiés de bizutage.

École d’ingénieurs

Sept étudiants d’une école d’ingénieurs ont été condamnés hier à Brest à des peines de quinze et huit jours de prison avec sursis et une amende de 150 euros pour avoir participé à un bizutage. Ces peines ne seront toutefois pas inscrites aux casiers judiciaires des étudiants.

Lycée agricole

Le tribunal correctionnel de Versailles condamne à un an de prison avec sursis un ancien lycéen reconnu coupable d’agression sexuelle lors de séances de bizutage.

Lycée agricole

Le tribunal correctionnel de Versailles condamne à 18 mois de prison avec sursis un ancien surveillant d’internat et à 8 et 6 mois de prison avec sursis deux anciens élèves, pour des agressions sexuelles sur des internes.

Lycée technique / Internat

Bizutage des nouveaux/ simulacre de viol
Le tribunal a prononcé les condamnations suivantes : 1 mois de prison avec sursis pour les 2 auteurs des faits ainsi que 500 euros pour le préjudice moral du jeune, 250 euros pour le préjudice moral des parents pour chacun et 700 euros de dommages et intérêts (frais d’avocat).

École d’ingénieurs

Un élève de 19 ans est retrouvé mort dans sa chambre au lendemain d’une soirée très alcoolisée Le président de l’Association comparaît devant le tribunal correctionnel de Nanterre pour « homicide involontaire ». L’association a été condamnée à la peine de 7 500 euros d’amende avec sursis ainsi qu’au versement d’intérêts civils.

Lycée internat

Deux élèves sont condamnés à quatre mois de prison avec sursis pour agression sexuelle. Ils devront verser 1500 euros à l’un des lycéens agressés (le second n’a rien réclamé).

Université

Quatre étudiants membres d’une association de l’université ont été mis en examen pour violences volontaires en réunion avec arme, Ils ont été condamnés à 8 mois de prison avec sursis. Tous ont été déclarés coupables du délit de bizutage. L’un a été déclaré coupable de violences aggravées, les trois autres pour complicité. Cette condamnation suivra ces jeunes étudiants puisque le tribunal correctionnel de Paris a refusé de ne pas l’inscrire à leur casier judiciaire.
Ils devront en outre verser 8000 euros de dommages et intérêts à la victime.

Lycée professionnel

Sept élèves tentent d’attacher une camarade à un abribus sur lequel était écrit « tu pues » et « t’es moche », avant de l’asperger de lessive et de déodorant. <strong>Les sept élèves sont condamnés pour violence en réunion à 60 heures de travail d’intérêt général chacun.</strong>

Lycée classe prépa

Humiliations et blessures. Peines allant de 140 à 210 heures de travaux d’intérêt général. Le meneur a été renvoyé du lycée et s’est vu fermer les portes de toutes les grandes écoles. Une autre audience décidera du montant des dommages et intérêts dus à la victime.

École de commerce

Le CNCB est partie civile dans ce dossier.
Une plainte avec constitution de partie civile était déposée en 2013.
En date du 19 décembre 2016, le Procureur avait proposé au juge d’instruction le classement sans suite de l’affaire, au motif que les charges de délit de bizutage à l’encontre de l’association X et des mis en examen n’étaient pas suffisamment précises, bien que le bizutage lui-même soit avéré. Le 21/03/2017, le juge d’instruction, suivant les réquisitions du Procureur, classait l’affaire sans suite.
L’avocat de la victime et l’avocate du CNCB ont fait appel de cette décision devant le tribunal de grande instance. L’audience s’est tenue le 12 janvier 2018 (délibéré au 23/03/2018). Aucune nouvelle de la procédure depuis.

La chambre de l’instruction près la cour d’appel de Douai a fixé l’audience d’appels de l’ordonnance de non-lieu (après retour du supplément d’information) le 10 novembre prochain à 14h00